Avant hier, dans l’indifférence la plus totale et dans un hémicycle vide, a été examinée par l’Assemblée nationale la loi de finances rectificative.
L’engagement de la France d’abonder un fonds européen de 110 milliards d’euros exigeait bien sûr une inscription en loi de finances.
PS et UMP une fois de plus ont fait front commun pour adopter une dette supplémentaire colossale qui ne résoudra pourtant en rien la crise structurelle de l’euro. Il était impressionnant de voir le déni de réalité qui s’est emparé du gouvernement, comme des personnalités du PS et de l’UMP : ils ne veulent toujours pas admettre que cette monnaie unique ne fonctionne pas et que le seul moyen de la faire fonctionner, compte tenu des compromis européens en vigueur quant à sa gestion, consiste à ruiner la plupart des économies européennes.
J’ai été le seul dans mon discours à proposer une sortie possible et crédible à cette impasse. Même Jean-Pierre Brard, qui a longuement dénoncé le système, ne se résout pas à vouloir l’abandonner et se pare d’un combat chimérique contre les marchés financiers pour éviter de franchir le pas.
Comme toujours, j’ai dû faire face aux propos condescendants, voire franchement méprisants, d’un Pierre Moscovici ou d’un Louis Giscard d’Estaing, cherchant à me faire passer pour un dangereux nationaliste.
Comme sur le plateau de Mots Croisés, l’orateur socialiste s’est livré à un exercice de haute voltige rhétorique, sophistique, dénonçant dans mon discours un prétendu amalgame populiste entre droite et gauche « de gouvernement ».
C’est toujours la même rengaine, qui vise en réalité à masquer la profonde hypocrisie, la schizophrénie même, du PS sur l’Europe : clamer sa flamme pour elle, quelles qu’en soient les conséquences et l’exonérer ensuite desdites conséquences. L’Europe exige sur tout le continent une déflation généralisée, archaïque et rétrograde ? « Mais ce n’est pas sa faute, c’est la faute à la droite qui est pouvoir ! » Bruxelles exige le démantèlement du statut public de La Poste, bientôt de la SNCF ? « Mais non, le traité de Rome autorise la propriété des entreprises publiques par les Etats ! » On se souvient aussi de l’imposture du PS lors de la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, qui le vit réclamer un référendum n’ayant aucune chance d’être approuvé par le Congrès, tout en votant pour le nouveau traité alors que, bien sûr, son simple refus aurait mécaniquement entraîné l’organisation d’une consultation populaire…
Mais comment les électeurs de gauche peuvent-ils à ce point ignorer cet abîme d’inconséquence et de mauvaise foi ? !
Mais quand leurs dirigeants comprendront-ils, et les caciques de l’UMP avec eux, qu’en imposant un fédéralisme autoritaire, antiéconomique dans ses orientations, pour maintenir une monnaie unique elle-même source de chômage et de misère, ils font le jeu du retour des extrémismes et des nationalismes ?
Je n’abandonnerai jamais ce combat car, ne leur en déplaise, c’est l’idée que je me fais du progrès social, de la Nation et d’une Europe des coopérations, qui est au cœur de mon analyse.
Les faits immanquablement nous donneront raison. Quel dommage que les forces politiques de notre pays, à ce point aveugles, se refusent à anticiper les choses, au risque de devoir les subir dans les pires conditions.
NDA